
Stop à la négligence de la santé psychique des enfants et de leur famille !

Par l’Association des psychiatres de secteur infanto-juvénile (A.P.I.)
Manifeste pour une pédopsychiatrie revitalisée
La crise aiguë
Nous, pédopsychiatres de service public, associatif et libéral, nourrissant un rêve pour nos enfants, l’avenir de notre société, sommes confrontés à l’occasion de cette crise du Covid-19 :
Nous affirmons qu‘il n’est plus supportable :
Notre objet étant le soin à l’enfance, nous avons pour mission de nous projeter en permanence vers l’avenir, aussi emparons-nous, emparez-vous d’un possible !
Nous rêvons à :
Pour l’heure, de la périnatalité à l’adolescence, l’accueil et les soins auprès des enfants et leurs familles sont poursuivis sous des modalités plurielles et adaptées à chaque situation, à partir des permanences des CMP, CATTP, hôpitaux de jour, unités d’hospitalisation, accueils familiaux thérapeutiques et consultations d’urgences.
L’énergie considérable pour maintenir cette qualité de liens thérapeutiques et de soins psychiques auprès des mineurs, s’accompagne d’un élan franc et concret vers les familles touchées par l’épidémie ainsi que vers les soignants somaticiens en première ligne (plateformes téléphoniques, dispositifs d’accueil et d’écoute individuels et groupaux, construits en un temps record).
Nos actes d’ici et maintenant nous confortent pleinement dans la nécessité d’une pédopsychiatrie revitalisée à partir du socle existant.
Tribune publiée dans Le Point, le 20 avril 2020
Qui sommes-nous ?
L’Association des Psychiatres de secteur Infanto-Juvénile (API) est née d’une démarche identitaire. En 1982 et 1983, le paysage de la psychiatrie publique fit l’objet d’un vaste projet de réforme intra- et extra-hospitalière qui envisageait, entre autres, la suppression des entités sectorielles infantiles (à l’époque dénommées inter-secteurs de psychiatrie infantile) et leur intégration à un plus vaste ensemble couvrant la totalité des besoins de la population concernée.
Les pédopsychiatres du service public se sentirent d’autant plus mis en question par ce projet qu’ils venaient de vivre une décennie de grand développement, avec de nombreuses réalisations institutionnelles et la mise en place d’équipes pluri-professionnelles conséquentes. C’était la définition même de nos références théoriques et de notre champ de pratique qui nous semblait mise en cause. C’est dans ce contexte polémique (dont la défense catégorielle n’était pas exclue) qu’une trentaine d’entre nous se réunirent début 1984 à l’initiative du docteur Paul Wiener.
La création de l’API fut alors décidée, et le docteur Jacques Constant en fut le président fondateur. Notre but et nos perspectives d’action étaient très clairement de nous donner les moyens d’affirmer notre identité professionnelle. Ce fut d’ailleurs là le thème de nos premières journées annuelles, à Paris, en 1985. Nous n’étions ni une nouvelle société scientifique, ni un syndicat supplémentaire, mais un groupement de praticiens qui partageaient les mêmes pratiques et mettaient en commun leurs expériences. Le logo qui fut le nôtre pendant plus de dix ans illustrait cette notion de reflet pratique.
Notre définition était double : être des psychiatres d’enfants dans le corps des psychiatres des hôpitaux, être des psychiatres de service public dans le champ de la psychiatre infantile. C’est en référence à cette place que nous avons consacré nos troisièmes journées annuelles, en 1987 à Saint-Alban, à la rédaction du Cahier des charges des psychiatres du service public de santé mentale pour enfants et adolescents. Dans ce document, nous déclinons ce qu’étaient nos droits et obligations, eu égard aux missions qui nous sont fixées par les autorités de tutelle, et dans le respect de notre éthique. La plupart de nos réflexions de l’époque nous paraissent encore d’actualité.
Docteur Jean-Pierre THEVENOT
Président d’Honneur
L’Association des Psychiatres de secteur Infanto juvénile est née en 1984, d’une démarche identitaire pour regrouper des praticiens qui partagent les mêmes pratiques et mettent en commun leurs expériences.
L’API défend :
– Un service public de qualité.
– Un système de prévention.
– Une offre de soins variée et innovante, pour tous les enfants et leurs familles.
L’A.P.I. favorise
– Le compagnonnage professionnel.
– La transmission et les échanges.
– La réflexion sur la place de la psychiatrie infanto-juvénile, dans un paysage socio-politique en mouvement.
L’API organise
– Les Journées Annuelles Nationales : trois jours de conférences et d’ateliers en mai/juin, où la liberté de ton et l’égalité des échanges permettent de mettre en perspective la richesse et la diversité des pratiques.
– Les Carrefours Annuels de la Pédopsychiatrie, organisé conjointement avec la Société Française de Psychiatrie de l’Enfant et de l’Adolescent & Disciplines Associées (SFPEADA), sur un thème d’actualité, le 1er Vendredi de février chaque année
– Les Rencontres de Perfectionnement des pédopsychiatres de service public, désormais nommées Journées du Collège de pédopsychiatrie de la FFP organisées la Direction Générale de la Santé (DGS), sur des thèmes en lien avec les axes prioritaires en santé mentale.
L’A.P.I. propose
– Des rencontres locales, sous la responsabilité de délégués régionaux de l’A.P.I.
– Des échanges avec nos collègues européens et internationaux.
– La Lettre de l’A.P.I. : 2 numéros annuels pour les adhérents (comptes-rendus de journées de formation, débats, réflexions cliniques sur nos pratiques quotidiennes, notes de lecture et vidéos).
– Un site public : api.asso.fr, avec un accès réservé aux adhérents : forums, informations, cahier des charges de notre association, annonces, archives de la Lettre.
L’A.P.I. s’engage
– En faveur de l’accès aux soins pour tous, sans discrimination, ni stigmatisation.
– Pour la défense des droits de l’enfant et de sa famille.
– Elle a été membre co-fondateur du collectif « Pas de 0 de conduite », et a été signataire de l’Appel des appels.
– Elle soutient des projets de recherche clinique pour une éthique de la santé mentale de l’enfant et de l’adolescent.
L’A.P.I. est partenaire
Elle est membre de la Fédération Française de Psychiatrie (FFP),
Elle représente notre discipline dans des instances régionales et nationales: DGS, DGOS, ARS, ConseilNational de Protection de l’enfance
Elle a participé à la Mission Nationale d’Appui en Santé Mentale (MNASM) et participe aux travaux de la Haute Autorité de Santé (HAS).
L’A.P.I. rassemble
Des représentants dans les régions de France.
Un conseil d’administration élu en assemblée générale tous les 4 ans.
Un esprit de convivialité.
Un voyage à travers les richesses des secteurs de psychiatrie infanto-juvénile.