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Assises Citoyennes du Soin psychique le 24 et 25 mai 2024

Mise à jour du 8 mai. Pour assister à la projection de LOUP y es-tu? (le jeudi 23), il est recommandé d’acheter dès maintenant sa place, là : cinéma Les 3 Luxembourg (Tarif « partenaire »/ 7 euros). La taille de la salle dépendra des préventes..

Bientôt, les infos pour la séance de la Machine à écrire et autres sources de tracas.

Programme pour impression :

LIEN POUR S’INSCRIRE (obligatoire, même pour le tarif citoyen ou gratuité)

Argument de l’atelier 4

Espaces collectifs et vie démocratique : pour des pratiques humaines, vivantes et indisciplinées des soins psychiques !

En cette période de destruction et d’attaques généralisées contre l’accueil et le soin aux plus fragiles, il nous paraît essentiel d’ouvrir au sein de ces Assises un espace d’échanges et de pensées autour de ce qui se crée, envers et contre-tout.

Soyons indiscipliné.e.s ! Des lieux, des gens inventent, fabriquent, construisent au quotidien des espaces d’accueil, d’écoute et de soin. Ils font vivre la solidarité, les droits des patients. La fabrique collective de la vie quotidienne et de la vie démocratique, espace de créativité permanente, nous rend vivant.e.s, fonde la trame de nos existences et transforme les lieux, milieux et les êtres qui s’y tiennent.

Ces inventions requièrent des interactions sur des bases égalitaires entre nous, bases qui sont loin d’être évidentes dans de nombreux lieux de soin. Qu’est-ce qui rend alors possibles ces interactions, qui permettent d’accueillir et de créer depuis l’espace du collectif nos singularités subjectives et institutionnelles ? Y a-t-il une recette applicable à tous les lieux et à toutes les situations, ou bien ces expériences peuvent-elles avoir des formes différentes ? Loin d’une psychiatrie qui décrit et qui juge en surplomb, la rencontre ne part-elle pas au contraire de la reconnaissance de l’incomplétude, au moins partielle, de nos pratiques et savoirs ? Faute de quoi il n’y aurait en effet que des centres d’observation, de triage et de réadaptation, qui ne peuvent que s’améliorer (et prétendument les gens avec) sans que rien ne doive s’y transformer.

Ainsi, au fil de l’atelier, il s’agira de mettre en partage ces récits d’expériences particulières et de pratiques communes, ce qui, dans la vie quotidienne de nos lieux, est opérant. Les bricolages, braconnages, ruses et autres tactiques et stratégies qui permettent, transforment et subvertissent nos pratiques de soin et d’accompagnement qu’il s’agit de défendre et de répandre.

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Porté.e.s par ces questionnements multiples, nous souhaitons collecter de manière simple des expériences qui émergent ici et là, se développent contre vents et marées. En amont de l’atelier, racontez-nous vos expériences pour que nous puissions les mettre en commun les 24 et 25 mai :

Vous pouvez transmettre vos témoignages à l’adresse mail suivante : atelier4.assises@gmail.com
Nous vous proposons un format simple pour faciliter leur partage :

Nom du projet/ Contact (mail ou autre) /Lieu du projet

Court descriptif.

Si vous deviez partager avec les autres membres de cet atelier un bricolage, une invention, une ruse ou une trouvaille née collectivement dans votre dispositif, laquelle est-ce que ce serait ?
Ces témoignages seront un support précieux à nos échanges.

Argument de l’atelier 7

7 / Une civilisation d’exclusion(s) ?

Si nous pouvons juger du degré de civilisation d’une nation à la façon dont elle traite ses sujets les plus fragiles, aujourd’hui, les dits « exclus » sont enfermés ou laissés à l’abandon : de la prison aux « migrants », de la folie à la rue. Si le sort réservé aux fous et aux étrangers est si actuel et vif, il dit le sort inégalitaire légitimé par la politique d’aujourd’hui qui attend une plus large population. Comment l’analyser tout en luttant pour créer des espaces subversifs et de résistance ?

Nous tenterons d’interroger collectivement les raisons de l’usage du terme « civilisation », de la pluralité des exclusions, mais aussi la formule interrogative qui permet de mettre nos constats et réflexions en débat.
Nous aborderons trois lieux différents en terme de clinique, à savoir les personnes migrantes, la rue, et la prison.

Nous en conviendrons, à première vue, réunir ces pratiques n’est pas une évidence.
La langue, l’origine, la traduction, les lieux, la circulation et l’enfermement pourront évoquer des éléments clés et complexes d’une civilisation en « crise ». Ce qui semble bien plus profond qu’un malaise, le terme de malheur ne nommerait-il pas mieux l’actuel moment social et politique?

Nous pensons proposer le contenu de l’atelier en partant de chaque expérience pratique singulière pour « aller vers » les autres.
Nous pourrons ainsi croiser les actions de terrain et les témoignages de luttes. La dynamique du répondant organisé et improvisé durant les débats aidera à ouvrir une association libérée pour agiter les idées.
Nous pourrons ainsi recentrer la question : Quelles alternatives d’accueil concrètes sont possibles face à un management néolibéral sécuritaire ?
Comment l’atelier, avec ses nécessaires effets d’imprévus, pourra permettre un quelconque surgissement?
Toute rencontre suscite et produit l’émergence de l’inattendu.
Nous construisons des ponts au quotidien entre des lieux diversifiés mais il s’agit aussi de penser pour tisser encore et encore. Il y a, certes, un travail de répétition malheureusement aussi éreintant que nécessaire. Cela reste le fait de l’histoire et le fait de l’expérience.

Nous avons alors besoin de narrativité pour soutenir toute création et re-création, raconter, re-raconter. Si le processus néolibéral abolit le narratif, soutenir la parole et le récit c’est déjà résister, et à nous de voir comment créer collectivement.

Si on ne continue pas, que fait-on ? Le maintien et la création des dispositifs étatiques sont-ils nécessaires ? S’impose-t-il de construire des réseaux alternatifs ? Quelles articulations ? Comment rester et tenir sur ses marges parfois fragiles ?

Laissons-nous enseigner par le récit de ceux qu’on accompagne, c’est là le lieu du politique, à l’endroit où nous ne sommes plus uniquement cliniciens, mais éminemment citoyens « en apprentissage du monde ».

Vendredi 24/05/24 14h30-17h30 :
Sur la prison : Bérénice Vanesson et Sebastien Firpi
Sur la rue : Nicolas Robert et Christophe Baïdi
Animation et discussion Fabienne Orsi et Jean-Pierre Martin

Samedi 25/05/24 9h30-12h :
A propos de la migration et la clinique rue : Équipe MDM Paris
Sur l’accueil des « migrants » dans la Cité d’aujourd’hui : Gilles Aspinas
Animation Sébastien Firpi, et Olivier Jean.

Appel à témoignage concernant le soin psychique des enfants

En vue de préparer l’Atelier « Soigner l’enfant dans le monde d’aujourd’hui – le soin psychique à l’épreuve de la normalisation », nous souhaiterions recueillir en amont des témoignages de professionnels, d’usagers, de familles, ou de personnes concernées par le soin infantile.

Lire et répondre à cet appel publié sur Médiapart