Communiqué de presse des CEMEA du 25 mai 2023 : suite au décès de Carène Mezino, mortellement blessée au CHU de Reims, les Ceméa rappellent l’impérative nécessité de prendre des mesures concrètes pour reconstruire une psychiatrie humaine.

Communiqué de presse des CEMEA du 25 mai 2023 : suite au décès de Carène Mezino, mortellement blessée au CHU de Reims, les Ceméa rappellent l’impérative nécessité de prendre des mesures concrètes pour reconstruire une psychiatrie humaine.
Pour télécharger cette tribune de Notre Santé en Danger (signée par le Printemps de la psychiatrie) :
contact : notresanteendanger2avril@gmail.com
Communiqué de l’USP du 27 septembre 2022 : Soins psychiques en voie d’exécution
Nous le constatons chaque jour sur le terrain : il devient de plus en plus difficile de soigner les personnes en souffrance psychique. Tout est fait pour les maintenir en dehors du soin psychique.
L’inaccessibilité aux consultations en centre médico-psychologique en raison de délais trop longs voire refus de prise en charge (manque de personnel), les consultations aux durées raccourcies, aux fréquences diminuées (manque de personnel), des hospitalisations trop courtes voire refusées (manque de lits) sans alternative qui tienne (manque de personnel), mais aussi l’impossibilité pour les personnels de se consacrer comme il le faudrait, par la présence et l’écoute, aux patients présents, faute de disponibilité psychique (manque de personnel), tout concourt à rendre les soins psychiques impossibles.
Si ces manques empêchent les soins dans le service public, c’est que d’autres choix ont été faits par le président Macron et le ministère de la santé depuis plus de 5 ans.
Le choix de nier la profondeur existentielle de chaque être humain et par là-même la nécessité de temps et de rencontres interhumaines à un sujet souffrant pour aller mieux.
Certes tout ceci coute beaucoup d’argent. Cela ne colle pas à « l’Euro près », qui a succédé au « quoi qu’il en coûte ».
Pourtant le gouvernement a parfaitement conscience de la situation mais n’en cherche de solution qu’économiquement rentable. Les catastrophes individuelles et collectives (sociales, écologiques, internationales) se multiplient, les enfants, adolescents, jeunes adultes vont très mal, se suicident, le niveau d’anxiété de chacun a fortement augmenté, les dépressions sont en forte hausse..
Le gouvernement a choisi sa cible depuis deux ans : les psychologues.
C’est avec eux majoritairement que le travail psychique peut se faire, de façon adaptée à la demande du patient, dans la durée et la profondeur s’il le faut (psychanalyse, psychodynamique, psychothérapie institutionnelle, thérapie familiale…) ou de façon plus pragmatique et courte (thérapies comportementales, EMDR, thérapies contextuelles…)
Au-delà des psychologues, la pluralité des approches proposées par le professionnels du soin psychique est une chance ! Pourquoi la refuser ??
Or depuis plusieurs années déjà, le gouvernement détermine par la loi les contours voire les contenus obligatoires des soins psychiques : de l’éducation thérapeutique de la loi HPST de 2009 aux modalités de prises en charge des enfants présentant des dits troubles neuro-développementaux dans l’arrêté du 10 mars 2021 faisant obligation aux psychologues d’utiliser des méthodes cognitivo-comportementales, jusqu’au forfait MonPsy (8 séances remboursées par la Sécurité sociale mais sous-payées aux psychologues agréés, c’est-à-dire entrant dans les clous des TCC). Sans compter la nouvelle tarification à l’activité introduite en psychiatrie le 1er janvier 2022 qui va forcément infléchir nos pratiques pour faire du chiffre. La pression se fait déjà sentir.
De tels « parcours des soins» pré-déterminés ne sont d’ailleurs plus appelés psychothérapie (quelle offense mais surtout quelle erreur sur ce qu’est une psychothérapie !) mais « accompagnement psychologique ».
Quelle arnaque de penser que les français vont aller mieux avec tout ça !
Alors aujourd’hui l’USP s’insurge contre ces décisions nuisibles.
Outre la défense d’un niveau de vie digne pour tous et contre le gouvernement accentuant la précarité de beaucoup, l’USP se mobilise auprès des psychologues le 29 septembre 2022. Car les psychologues, comme les psychiatres, témoignent et interrogent ce qu’il y a d’humain en chacun de nous. Les bâillonner voire les éliminer revient à considérer l’individu comme une machine à produire, efficace, rentable, au garde à vous et rien de plus.
L’USP appelle avec les psychologues à la manifestation du 29 septembre de défense de l’ensemble des soignants et du service public.
Delphine Glachant, présidente, et le Conseil national de l’USP
Communiqué de presse du Printemps de la psychiatrie du 20/09/2022 :
Les psychologues unis dans la lutte !
Le Printemps de la Psychiatrie apporte tout son soutien aux psychologues mobilisés pour défendre leur profession jeudi 29 septembre 2022.
Dès le début Le Printemps de la Psychiatrie s’est engagé à participer, organiser, soutenir tout débat, toute action ou mouvement cohérent avec son Manifeste, avec tous les professionnels, leurs syndicats, les collectifs, les associations de familles et d’usagers, et l’ensemble des citoyens qui souhaiteraient soutenir et développer une psychiatrie et des soins psychiques émancipateurs du sujet.
La Convergence des psychologues en lutte, réunissant près de 40 associations, collectifs ou collèges professionnels, et une intersyndicale large portent des revendications communes. Celles-ci se construisent depuis le 10 mars 2021 quand est paru l’arrêté relatif à la définition de l’expertise spécifique des psychologues exerçant auprès des Plateformes de coordination et orientation, qui réduisent leur intervention aux seules pratiques cognitivo-comportementales.
Il est nuisible et non éthique d’annuler le libre choix de l’approche clinique. L’attaque de cette profession est un des signes majeurs de la précarisation légitimée du soin psychique dans la cité. Elle acte la mise au rancart de l’accueil inconditionnel. Un fait insupportable.
Jeudi 29 septembre, les psychologues se mobilisent en régions et à Paris. Dans la capitale, c’est vers 12h30 aux abords de Denfert-Rochereau (boulevard Saint-Jacques), qu’ils se retrouveront. Ils défileront ensuite, ensemble, derrière une même banderole au sein du cortège interprofessionnel. La manifestation partira de Denfert-Rochereau à 14h. Le Printemps de la Psychiatrie y sera.