Depuis les grèves de 2018 et la crise sanitaire de la Covid-19, un certain nombre de professionnels, grévistes et lanceurs d’alerte, syndiqués ou non, quel que soit leur statut, subissent de graves représailles de la part de leur direction hospitalière : empêchement à travailler dans le quotidien, conseil de discipline, mutation imposée, plaintes en justice.
L’USP dénonce cette attaque faite aux personnes dont la priorité est de défendre la qualité des soins et les droits des patients. Il est inadmissible de vouloir faire taire de la sorte ceux qui osent dénoncer les décisions ineptes des gouvernants.
Le président de la République et son gouvernement montrent tous les jours leur mépris pour les corps intermédiaires.
L’USP ne laissera pas ainsi bafouer l’indépendance professionnelle et la liberté d’expression des lanceurs d’alerte, dont la légitimité est de salut public et inscrite dans la loi.
Vendredi 28 mai, en Loire-Atlantique, un homme de 39 ans a agressé une fonctionnaire de police à coups de couteau. Il lui a pris son arme, a fui avant de séquestrer une jeune femme puis de tirer sur les gendarmes et d’être abattu par eux. Hélas, sa mort est venue ici empêcher la rencontre qui aurait peut-être permis de donner du sens à son acte.
Poignardée dans ses fonctions, la policière municipale, mère de famille de 47 ans, est toujours hospitalisée.
Malheureusement, cette mort permet à une série d’experts en tous genres de gloser, d’occuper une presse lassée des vaccins et des masques, et à des partis politiques de faire campagne. Nous attendons pour notre part les résultats de l’enquête de police.
On nous dit que cet homme avait passé 19 ans en prison, était suivi par le renseignement territorial pour radicalisation et diagnostiqué schizophrène. Nous ne savons pas à cette heure ce qui a contribué au diagnostic de schizophrénie. Acceptons pour l’instant ce diagnostic comme confirmé. Notons d’abord que passer sa vie en prison n’est jamais thérapeutique, le plus borné des politiciens macronistes, LR ou RN ne peut l’ignorer.
Parmi les réactions qui se sont multipliées, retenons celle de Frédéric Péchenard, ancien patron de la Police nationale, devenu responsable politique et actuel patron d’une des listes de droite aux Régionales d’Ile de France – donc un homme qui ne parle pas à la légère et s’exprime dans son domaine de compétences. Il a affirmé le 30 mai dans les médias, en commentant ce crime, qu’il « fallait surveiller les hôpitaux psychiatriques ». Soigner derrière des grilles toujours plus hautes et sous la surveillance des drones, est-ce cela que la droite et le gouvernement nous proposent ? C’est l’impossibilité du soin qui est ainsi réaffirmée par des démagogues comme lui.
Voici à nouveau ce discours qui affirme depuis celui du Président Sarkozy de 2008 que le présumé schizophrène est dangereux, doit être enfermé à jamais, que c’est une question de sécurité publique et pas de soins. Voici cette démagogie sécuritaire ignorant les faits.
Quant à nous, nous répétons encore et à nouveau que les personnes schizophrènes sont selon toutes les études plus souvent victimes de violences que la population générale. C’est de soins et de protection dont ils et elles ont besoin. Pas d’exclusion ni d’enfermement. C’est un grand plan de développement de la psychiatrie, de recrutement de personnels, de formation de ces personnels qui est nécessaire, comme le disent les soignants dont les psychiatres, avec les patients et les familles, depuis des années. C’est une nécessité pour soigner mieux, voire pour soigner. Dans les prisons françaises comme dans beaucoup de pays, il y a une surreprésentation des personnes présentant une pathologie psychiatrique, c’est un scandale qui dure et qui doit cesser. Ce renouveau de la psychiatrie aura à prendre en charge ce problème. Ce gouvernement, comme les précédents, reste sourd à ces exigences. Il préfère mettre l’accent sur la surenchère sécuritaire avec le RN et les autres droites.
36ème congrès annuel de l’Union Syndicale de la Psychiatrie à Rouen, du 4 au 6 Juin
À l’heure de la pandémie de Covid-19 qui n’en finit pas, nous sommes toujours et sans cesse entravés dans nos vies : confinés, déconfinés, reconfinés, masqués, sous couvre-feu, privés de relations sociales, privés de convivialité, de toucher, de rencontres familiales, amicales, amoureuses. Certains en paient le prix fort : les étudiants, les jeunes, les personnes âgées, les plus démunis. Ces derniers sont en plus privés d’accès aux soins, ont été touchés par une mortalité plus élevée que les autres et ont subi des conséquences socioéconomiques plus marquées. Pendant ce temps-là, alors que le Ségur de la santé a été une farce, la destruction des hôpitaux se poursuit, les lits continuent de fermer et en psychiatrie, les rapports tombent les uns après les autres, préconisant d’aller toujours plus loin dans l’annihilation de la psychiatrie de secteur, épousant les propositions contenues dans la réforme du financement qui s’appliquera dès 2022. L’introduction d’une dotation à l’activité va bouleverser les manières de travailler et laissera sur le côté les patients nécessitant des soins dans la durée. C’est la dictature de l’économie sur le soin qui est en marche. À cette heure, les pratiques d’isolement et de contention, en augmentation croissante dans les unités d’hospitalisation, sont légitimement interrogées mais de façon bien cavalière par l’article 84 de la Loi de financement de la Sécurité sociale. Nous débattrons dans ce congrès de ces situations de privation de liberté et leurs conséquences sur les patients et les professionnels. Nous analyserons cet article 84 sur la contention, qui a le mérite d’introduire l’autorisation du juge des Libertés et de la Détention sur cette pratique, mais de façon facultative et ne résout en rien sa persistance. Enfin nous débattrons de la pente autoritaire sur laquelle s’est engagée le gouvernement par ses pratiques répressives et les lois liberticides qui s’accumulent sous couvert d’état d’urgence.
Ce que révèle d’ores et déjà cette pandémie, c’est que la santé gratuite sans condition de revenu, de parcours ou de profession, notre Etat-providence ne sont pas des coûts ou des charges, mais des biens précieux, des atouts indispensables quand le destin frappe. Ce que révèle cette pandémie, c’est qu’il est des biens et des services qui doivent être placés en dehors des lois du marché. Emmanuel Macron, 12 mars 2020
PROGRAMME
Vendredi 4 juin 9 heures : accueil
9 heures à 12 heures Après une introduction par Delphine Glachant, discussion sur l’état des lieux des piquets de grève trois ans après les actions de 2018. Présidée par Fethi Bretel Invités : Les grévistes du Rouvray, du Havre, de la Psychiatrie Parisienne Unifiée, d’Amiens. En présence des syndicats SUD et CGT
14 heures – 16 heures Contention et isolement : quel vécu ? Professionnels de la psychiatrie et usagers s’expriment. Présidé par Pierre Paresys Invités : Humapsy, Advocacy, le Fil Conducteur Psy ; Philippe Laville (LDH) et les grévistes de 2018.
20 heures – 22 h 30 « Et si on inventait une vraie démocratie sanitaire ? » Réunion ouverte en présence de Sandrine Deloche, pédopsychiatre et Evelyne Sire-Marin, magistrate. Présidée par Pascal Boissel
Samedi 5 juin 10 heures – 12 h 30 Article 84 de la LFSS Présidé par Claire Gekiere. Invités : Jean Vignes (NSED), Le Fil conducteur Psy
14 h 00– 17 heures L’irresponsabilité pénale Invitée : Sarah Massoud, secrétaire nationale du Syndicat de la magistrature Présidé par Jean-Pierre Martin
17 heures Hommage à Alain Chabert
Dimanche 6 juin 10 heures à 13 heures Vote des motions
Lieu du congrès : Espace du Moineau-Centre Diocésain 41 route de Neufchâtel -76044 ROUEN
Emmanuel Macron a annoncé le 11 janvier 2021 la tenue avant l’été d’« Assises de la psychiatrie et de la santé mentale ».
Cette annonce vient à la suite d’une déclaration en décembre 2020 de quatre personnalités qui avaient fait le buzz en annonçant une « troisième vague psychiatrique » dans la pandémie de la Covid-19, reprenant docilement la formule utilisée un mois plus tôt par le ministre Véran. Ce groupe des quatre est constitué autour de Marion Leboyer qui est présidente de la fondation FondaMental, une fondation privée soutenue et financée par l’Institut Montaigne et onze groupes pharmaceutiques, ainsi que par des cliniques privées, et aussi par d’autres entreprises capitalistes dont l’objectif philanthropique est resté très discret à ce jour, dont Dassault. L’ambition de cette fondation est de privatiser la psychiatrie (cf. son site) et de considérer le savoir psychiatrique accumulé pendant les décennies antérieures comme obsolète. Elle propose une psychiatrie reconfigurée selon les seules références aux neurosciences, ce qui relève d’un scientisme préfigurant un retour de la psychiatrie sous le giron de la neurologie, science du cerveau.
Certes, on peut dire qu’il y a une recrudescence des troubles psychiatriques dans notre pays, comme tout psy du secteur public ou privé peut en témoigner. Certes, des symptômes tels que les symptômes anxieux ou dépressifs font de plus en plus fréquents. Une hausse de 30 % des risques de nouveaux cas de dépression a été décrite par plusieurs études. Et, plus concrètement, les actifs en situation précaire, les vieux en Ehpad, les jeunes contraints à l’isolement des confinements issus de la Covid, désarrimés de leurs amitiés, amours et simples relations sociales quotidiennes sont les plus atteints ; les épisodes récurrents de suicide dans ces populations sont extrêmement préoccupants. Qui l’ignore ? Qui en doute ?
Mais au-delà des bavardages médiatiques, que dire de cette évolution actuelle et persistante des pratiques d’accueil en psychiatrie, de cette augmentation si importante de la contention mécanique et de la sédation chimique, de l’augmentation des hospitalisations sans consentement ? Est-ce une fatalité ou bien est-ce une conséquence des politiques suivies depuis des dizaines d’années ? Politiques qui ont des responsables et qui se poursuivent. Cette utilisation massive de la contention en milieu psychiatrique et dans les services d’urgence est évidemment un signe gravissime de la détérioration des soins. Le secteur de psychiatrie laisse à l’abandon l’accueil de la souffrance psychique, réduit à la prescription de médicaments, sans l’approche multidimensionnelle nécessaire de la personne en souffrance… C’est, comme l’ont dit très récemment en un communiqué commun le Collectif inter-urgences et le Printemps de la psychiatrie, dû au manque d’investissement et à la politique de sous financement du gouvernement. Et pourtant, à l’inverse, de multiples adaptations, innovations, inventions ont été réalisées par temps de Covid-19 dans les services psychiatriques – malgré les bureaucrates.
Au-delà des effets d’annonce de Macron, Véran, Leboyer, il reste que le « Ségur de la santé » fut une véritable provocation quant à la prise en compte des revendications salariales des personnels non médicaux, quant aux recrutements indispensables. L’ouverture de lits supplémentaires tant attendue n’a non seulement pas été au rendez-vous mais, malgré la crise, la réorganisation des hôpitaux se poursuit avec des nouvelles fermetures de lits et d’unités. La loi de financement de la Sécurité sociale pour 2021 impose à nouveau 900 millions d’euros d’économies.
Bref, les soignants sont en grande détresse. Cela, Macron, Véran et leurs soutiens ne peuvent l’ignorer, car depuis 2018 les grèves d’infirmiers se sont multipliées dans les hôpitaux, en psychiatrie d’abord puis aux urgences, alertant sur la dégradation de l’accès aux soins et des conditions de travail des personnels.
Dire cela c’est se retrouver en phase avec Adeline Hazan, ancienne Contrôleure générale des lieux de privation de liberté (CGLPL) qui, dans son rapport de juin 2020, a fait le constat des nombreux dysfonctionnements de la psychiatrie publique, et a également fait de nombreuses propositions, plaçant en priorité le respect des droits des usagers. Les ami.e.s de Macron ne s’en soucient guère.
Donc, pour conclure, nous apprenons que Macron s’intéresse maintenant à la psychiatrie. Est-ce une bonne nouvelle? On peut en douter si l’on se souvient que son ami Sarkozy s’y était intéressé aussi. Ce Sarkozy, lors d’un discours prononcé le 2 décembre 2018 devant des soignants, décrivit le « schizophrène » comme dangereux, sut expliquer au public de soignants combien il savait que « des patients peuvent soudainement devenir dangereux ».
Monsieur Macron saura-t-il trouver des mots plus empreints de quelque humanité, lui qui partage avec Sarkozy la conviction que les capitalistes sont la fraction de l’humanité qui mérite toute son attention et toute son amitié ?
Pour l’USP
Pascal Boissel, Patrick Chemla, Jean-Pierre Martin et Delphine Glachant
COMMUNIQUE DE L’UNION SYNDICALE DE LA PSYCHIATRE du 21/12/ 2020 : Où l’on voit que des bureaucrates dictatoriaux peuvent être mis en difficulté
Depuis plusieurs mois, les familles des enfants pris en charge en Centre médico-psycho-pédagogique et les professionnels du champ de la psychiatrie se battent pour le retrait du cahier des charges édicté par l’ARS de Nouvelle-Aquitaine, sans concertation avec les premiers concernés. Ce cahier des charges vise à une prise en charge exclusive des patients souffrant de troubles neuro-développementaux au sein de ces structures, faute de quoi leur financements seraient supprimés.
L’ensemble des acteurs de terrain demande à ce que les CMPP puissent conserver, et soient renforcés, dans leurs missions originelles qui consistent à accueillir et soigner de façon globale non seulement les jeunes patients souffrant de pathologies autistiques et de psychoses infantiles, mais aussi des enfants souffrant de troubles psychoaffectifs.
Grâce à la pression du député Hammouche, psychiatre, qui a défendu cette cause à l’Assemblée nationale devant le ministre de la Santé, ce dernier ainsi que la secrétaire d’Etat auprès des personnes handicapées ont reconnu le défaut de concertation, ont demandé un suivi de la mise en place de ce cahier des charges, mais n’ont pas suspendu leur mise en place. Le Conseil national de l’Ordre national des médecins a été interpellé quant au Code de déontologie médicale, dans lequel le médecin, quel que soit son lieu de travail, doit garder sa liberté de pratique et sa responsabilité de prescription.
Nous apprenons avec satisfaction mi-décembre par la FDCMPP la démission de Saïd Acef, directeur de l’autonomie de l’A.R.S en Nouvelle-Aquitaine, qui fut le promoteur de ce projet visant à transformer les CMPP en des plateformes diagnostiques réservées aux enfants cliniquement « trouble-neuro-développementaux-TND », ou « trouble de spectre autistique –TSA », exerçant un tri préjudiciable des patients.
Nous nous félicitons que, par son engagement et son action, le député Hammouche a montré la possibilité de retour à un pouvoir législatif contrebalançant un hyper pouvoir exécutif, lequel s’appuie sur des technocrates méprisant la réalité du terrain.
Nous constatons que l’union des forces vives que sont les acteurs de terrain, qu’ils soient des usagers, leur famille, et des professionnels concernés, a permis de faire valoir leurs savoirs et leurs besoins et de peser dans l’orientation de la politique de santé des CMPP.
La lutte continue car le cahier des charges des CMPP n’a pas été retiré et d’autres combats s’imposent en s’intensifiant.
Le 35ème congrès annuel de l’USP, initialement prévu du 20 au 22 mars, annulé en raison de la crise sanitaire, se tiendra du 11 au 13 septembre 2020 sur le thème :
LA PSYCHIATRIE D’APRÈS
à l’Institut protestant de théologie, 83 Boulevard Arago, PARIS 14ème
(le vendredi à 20h, débat ouvert à tous en présence du Printemps de la psychiatrie)
Nous sortons tout juste de la crise sanitaire de la Covid, sans savoir de quoi sera fait l’avenir sur le plan sanitaire comme sur le plan social.
Cette crise a montré sans surprise que la psychiatrie n’était pas une priorité pour le gouvernement. Et pourtant, les professionnels de notre champ disciplinaire ont été présents pour faire en sorte que les soins continuent malgré les empêchements et les contraintes majorées. Cette crise a aussi montré que les droits des citoyens, y compris des personnes hospitalisées en psychiatrie, étaient attaqués, toujours plus.
La fin provisoire de crise ne nous laisse pas de répit, quels que soient les lieux de soins où nous exerçons – CMP, cabinets, hôpitaux. Ce gouvernement, dès juin, a décidé d’une concertation expresse avec les acteurs de la santé. Loin du nécessaire « plan massif d’investissements et de revalorisation des carrières », il ne s’agit manifestement, à l’heure où nous écrivons, que « d’accélérer la mise en place des réformes ». C’est la mise en place de la loi « Ma santé 2022 » avec la généralisation des partenariats publics/privés qui apparaît être la feuille de route réaffirmée du gouvernement et du ministre de la Santé.
Nous réaffirmons à l’inverse que la santé n’est pas et ne peut pas être une marchandise.
Les enjeux cruciaux pour notre discipline et pour la santé que nous voulons travailler lors de notre prochain congrès s’imposent donc :
Quel risque pour nos pratiques de voir le mode de financement de notre discipline évoluer ?
Quelle gouvernance peut être partagée avec les usagers, leurs familles, les personnels de tout statut ?
Quels sont les enjeux actuels en pédopsychiatrie ?
Quelle psychiatrie voulons-nous continuer à défendre ?
Vendredi 11 septembre
9 h – 12 h
Après une introduction par Delphine Glachant, discussion présidée par Philippe Gasser sur l’état actuel de la psychiatrie et les enjeux pour demain.
En présence de Danielle Simonnet, conseillère de Paris, Danièle Obono, députée de Paris et des représentants des syndicats SUD et CGT.
14 h – 16 h
Confinement, isolement, enfermement. Les avatars de la sécurité sanitaire en psychiatrie. Réunion présidée par Claire Gekiere.
En présence de Laurence Cohen, sénatrice, de Sarah Massoud, secrétaire nationale du Syndicat de la Magistrature, de Florian Borg du Syndicat des avocats de France, de Yves Gigou et Jean-Luc Landas, membre de la LDH, et de l’association d’usagers Humapsy.
20 h – 22 h 30 Réunion ouverte en présence du Printemps de la psychiatrie, présidée par Pierre Paresys.
Financement de la psychiatrie et gouvernance hospitalière.
En présence de Frédéric Pierru, sociologue ; de Bernard Odier du Syndicat des psychiatres des hôpitaux et de Jean Vignes, infirmier de secteur.
Samedi 12 septembre
10 h– 12 h 30
Transmission aux internes et place des neurosciences dans la formation et les pratiques actuelles, présidée par Delphine Glachant.
En présence de plusieurs représentants d’internes et Patrick Landman (STOP DSM)
14 h – 17 h Réunion ouverte sur la pédopsychiatrie : crise ou effondrement, présidée par Pascale Rosenberg.
En présence des pédopsychiatres :
Bernard Golse, psychanalyste
Pierre Delion, psychanalyste
Patrick Belamich, psychanalyste, directeur du CMPP de Fontainebleau et président de la FDCMPP
Anne Délègue, Annecy
Mounia Terki, Essonne (USP)
17 h – 19 h Conférence gesticulée par Fethi Brétel : « Je ne suis pas là pour vous écouter ou la démission de la psychiatrie face au capitalisme »
Suite au mouvement désaliéniste d’après-guerre émerge en France une pratique psychiatrique humaniste, vite menacée par le virage libéral des politiques publiques. Suivez le parcours d’un psychiatre de l’an 2000 qui, à travers sa pratique hospitalière, s’est retrouvé à naviguer à contre-courant du tout-cerveau, du tout-médicament et du tout-sécuritaire…
Le Ségur de la santé a commencé le 25 mai et dès le discours inaugural d’Édouard Philippe, nous avons compris qu’il ne s’agirait même pas de concertations mais d’une mascarade. L’USP revendique pour la psychiatrie de secteur et pour la santé d’une façon générale :
300 € nets et budgétés de hausse de salaires pour tous les professionnels de santé. Les embauches de personnels médicaux et non médicaux et des revalorisations de carrière. Le maintien des 35 heures et le paiement des heures supplémentaires pour les personnels non médicaux. Le maintien du statut de praticien hospitalier. La suppression totale de la dette des hôpitaux sans condition de restructuration. La fin de la T2A et la fin du point flottant. L’arrêt de tout processus d’inclusion de l’activité et du codage dans le financement de la psychiatrie. Une dotation à l’habitant, après rattrapage régional, comme nous l’avons défendue à l’Assemblée nationale. Une augmentation de l’ONDAM à 5 % lors du prochain vote du PLFSS 2021. L’interruption de la grande bascule public/privé et ses partenariats. Le respect d’une pluralité des pratiques en psychiatrie, sans hégémonie de l’approche neuroscientifique. Le changement de gouvernance : installation d’une vraie démocratie sanitaire avec instances décisionnaires incluant usagers, personnels médicaux et non médicaux en plus de la direction.
L’USP exige de revenir à un véritable service public de santé avec un accueil et des soins de toutes et tous, inconditionnels, et le 100 % Sécu.
L’USP appelle à se mettre en grève pour soutenir toutes ces revendications lors d’un contre Ségur le 16 juin 2020.