Communiqué du Collectif de la pédopsy
du 19ème arrondissement de Paris
Nous apprenons que l’émission « Comme un bruit qui court » ne sera pas reconduite à la rentrée prochaine.
Au nom du Collectif de la pédopsy du 19ème en lutte, nous demandons à ce que l’émission soit reconduite à la rentrée.
Nous soignants du collectif de la pédopsychiatrie publique du 19ème arrondissement de Paris, dont la journée de grève du 17 avril ainsi que nos revendications et nos pratiques ont été relayées dans cette émission, vous interpellons, pour vous signifier notre consternation.
Lors de la venue de Mme Perry dans notre service pour réaliser cette émission sur les difficultés du service publique de la pédopsychiatrie, nous avons pu constater à quel point elle était impliquée avec un grand professionnalisme dans son travail de reporter de terrain. La diffusion de l’émission nous a conforté dans le fait d’avoir eu confiance en cette équipe de reporters/producteurs, Mme Perry, Mr Anquetil, Mr Chao, pour rendre visible notre engagement pour un service public de qualité.
Si une radio publique comme France Inter ne diffuse pas ce type de programme relatant des expériences, des luttes et du vécu de collectifs de citoyens, d’associations, «d’invisibles », « de sans voix »… qui le fera ?
Nous pensons que la radio publique ne doit pas se priver de ce journalisme d’investigation pointu. Mais Radio France va devoir supporter une coupe budgétaire de 60 millions d’euros en 3 ans, rien que ça ! Nous savons que Mme Sybil Veil, directrice de Radio France a une certaine expérience des plans d’austérité et de casse méthodique du service public puisque naguère elle était à la direction du pilotage de la transformation de l’Assistance Publique des Hôpitaux de Paris.
A un moment où de nombreuses personnes ont si peu confiance dans la presse et les journalistes en général, où l’heure est à la défiance envers les médias, cette émission est précisément un format qui permet au public de (re)nouer cette confiance.
Faire le choix d’évincer une telle émission du service public audiovisuel risque de desservir fortement l’image du journalisme et de votre radio.
Ainsi, il y a sur France Inter de plus en plus d’émissions consensuelles, avec des contenus faits de politiquement correct, de langue de bois et de magazines qui frôlent plus avec l’«Entertainment» qu’avec la volonté d’informer sur le réel, signe manifeste d’un appauvrissement du service public et de son alignement avec les politiques gestionnaires des radios privées. La conséquence de cette démission c’est que le public exigeant, se détourne de plus en plus des ondes de France Inter…
Tous ces témoignages véhiculés grâce à cette émission sont autant d’hommages aux vrais « gens », au public ou plutôt, comme on dit dans la fonction publique, aux « usagers ». Usagers de ce qui n’est pas votre radio, puisque, faut-il le rappeler, elle fonctionne avec de l’argent public. Continuer à parler d’eux et les informer sur des sujets pas toujours audibles ailleurs, avec sérieux, en toute liberté, hors de la pensée unique, est le moins que vous devez à tous !