Non à la dictature des directeurs!

Communiqué du 17 juin 2020

NON A LA DICTATURE DES DIRECTEURS !

Le Printemps de la Psychiatrie soutient les opprimés du Rouvray

Le Printemps de la psychiatrie dénonce la répression dont font l’objet 9 soignants de l’hôpital du Rouvray, à Rouen, ceux-là même qui s’étaient mis en grève de la faim en juin 2018. Pour avoir diffuser sur les réseaux sociaux une note aberrante de leur direction durant la crise covid, note qui demandait au personnel de laver et réutiliser des masques chirurgicaux de protection et de ne pas en donner aux patients suspects de la covid, ces soignants sont aujourd’hui soumis à des sanctions et 2 d’entre eux vont passer en conseil de discipline. Par cette offensive absurde la direction de l’hôpital du Rouvray tente de détourner l’attention de sa mise en danger de la santé des patients et de ses agents et de discrimination envers les patients. Cela aggrave son cas.

En 2018 le collectif du Printemps de la Psychiatrie est né en réaction aux différents mouvements de grève qui s’organisaient dans les hôpitaux psychiatriques, notamment la grève de la faim de 18 professionnels de l’hôpital du Rouvray, mais aussi les grèves des Perchés du Havre, du collectif Pinel en lutte à Amiens, de la Psychiatrie Parisienne Unifiée du GHU parisien, du collectif La mili’tente à Toulouse et bien d’autres.

Ces grèves avaient toutes pour objet de dénoncer les conditions indignes d’hospitalisations des patients, l’état catastrophique de leur prise en charge, la perte totale de sens de leur métier pour les professionnels, leurs conditions de travail inacceptables et les fermetures de structures d’accueil.

Ces professionnels en grève réclamaient des moyens humains pour pouvoir exercer correctement leur métier, c’est-à-dire prodiguer un soin relationnel auprès d’un public vulnérable et pour en finir avec des mesures d’isolement, de contention, de camisole chimique.

En 2019 la contrôleure générale des lieux de privation de liberté, Adeline Hazan, a clairement pointé l’état catastrophique des conditions d’hospitalisation et de soins des patients hospitalisés au Rouvray, donnant ainsi raison à ce qui avait été dénoncé par les grévistes de la faim.

Depuis ces grèves, la répression envers les personnels impliqués n’a jamais cessé. Des poursuites judiciaires, toujours en cours, aux changements d’affectation ou de planning, toutes les pressions possibles ont été exercées, que ce soit sur les Perchés ou sur les Pinel et sur d’autres.

Actuellement, c’est aussi à l’hôpital Avicenne à Bobigny que la direction appelle des huissiers pour notifier les soignants qui manifestent chaque semaine leur mécontentement face à leurs conditions de travail et leur inquiétude sur l’hôpital public.

Aujourd’hui plus que jamais, après ce que nous avons vécu pendant cette crise sanitaire et au décours de celle-ci, voyant les répercussions psychiques de cette crise sur les plus vulnérables et l’augmentation des demandes de soins, nous ne laisserons pas des directions empêcher des professionnels de la santé de s’exprimer sur ce qui leur est devenu intolérable : l’incurie des directions et la casse organisée de la psychiatrie publique par les pouvoirs publics.

Nous voulons une gouvernance hospitalière partagée, dans laquelle usagers, familles, personnels médicaux et non médicaux, ont leurs mots à dire et ne laissent plus des manageurs technocrates décider de tout et punir en toute impunité.

printempsdelapsychiatrie@gmail.com

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