Communiqué du 30 avril 2019

Communiqué :  Avec le printemps de la psychiatrie est venu le printemps des urgences et des libertés publiques.

Le printemps de la psychiatrie apporte son soutien et se joint à la mobilisation des services d’urgence partout dans le pays contre la dégradation des conditions d’accueil des patients et de leurs proches. Le printemps de la psychiatrie s’associe à ce combat pour la dignité des personnes en précarité physique, psychique et sociale et pour la dignité de celles et ceux qui les soignent tant au quotidien que dans les situations d’urgence.

Pour la psychiatrie, les services d’urgences sont l’un des dispositifs sous pression du fait de la dégradation des conditions d’accueil et de la non prévention des crises et des pathologies aiguës. Faute de temps, faute de personnels formés, faute de moyens, faute de conception de ce qu’il faut en psychiatrie pour qu’une situation aiguë ne se transforme pas en situation d’urgence, les dispositifs de dernier recours sont toujours plus sollicités.

La déconstruction de réelles pratiques de prévention au profit de pratiques de court terme aggrave l’engorgement des urgences par des personnes ayant des troubles psychologiques ou psychiatriques qui se retrouvent sans soins ou sans assez de soins.

La déconstruction du travail social, des services publics de la petite enfance au grand âge favorise l’arrivée aux urgences de personnes qui auraient pu s’en passer.

L’agressivité ou la violence qui peuvent se présenter aux urgences sont aussi le révélateur de la violence de la société, des décideurs politiques et d’un modèle économique qui abandonnent les personnes ayant des troubles psychiatriques à leur sort, qui abandonnent les équipes tentant de les accompagner dignement au quotidien, qui abandonnent les soignants des urgences les prenant en charge en dernier recours une fois que l’urgence est dépassée.

Cette situation de catastrophe est aggravée par des pratiques de contentions florissantes aux urgences comme a pu le révéler le contrôleur général des lieux de privation de liberté avec sa recommandation en urgence lors d’une visite dans un centre hospitalier.

Là aussi, les contentions sont révélatrices d’un problème structurel : celui l’abandon de la relation interhumaine comme l’une des thérapeutiques essentielles pour toute personne malade.

Par ailleurs, le printemps de la psychiatrie s’indigne de la constitution d’un fichier criminalisant encore plus le mouvement social des gilets jaunes, comme cela a été révélé par le Canard enchaîné.

Dans le champ psychiatrique, nous rappelons que l’ensemble des personnes hospitalisées sous contrainte sont déjà fichées depuis la circulaire Collomb de mai 2018.

Des associations de psychiatrisés (CRPA), la CNIL, des syndicats de professionnels (USP, SPH) et des associations de famille (UNAFAM) se sont mobilisés auprès du conseil d’État pour dénoncer ce fichier, véritable casier psychiatrique assimilant les personnes malades à des potentiels terroristes.

Nous appelons donc à la mobilisation contre tout type de fichage réduisant les libertés publiques à leur portion congrue et faisant des professionnels de santé des auxiliaires d’une politique autoritaire et sécuritaire.

Le printemps de la psychiatrie sera partie prenante des mobilisations du 1er mai 2019 et du 9 mai 2019.

Le Printemps de la Psychiatrie

Manifestation du 1er Mai :

RDV à 13 h au Métro Vavin pour former une cortège « psychiatrie-santé-social »

L’évènement Facebook  ici

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printempsdelapsychiatrie@gmail.com

La page Facebook du Printemps

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